dimanche 6 janvier 2013

Epiphanie

Aturdido et une de "ses" vaches (Photo Claire Laurenzio)


En Espagne, les enfants reçoivent leurs cadeaux annuels des rois mages d’Orient. Le 6 janvier est une date magique. Il s’agit pour le môme du réveil le plus doux de l’année.

Dans un élevage, c’est à cette date que l’on réunit le semental et son lot de quarante à cinquante femelles. Telle une offrande, on fait se retrouver les vaches et le taureau géniteur.

Laborioso, taureau gracié à la Real Maestranza de Séville le 12 octobre 1965 dans une symphonie de bravoure a  mérité dix heureuses années de reproduction au rythme de six mois à couvrir et six mois de repos.

Trois cent soixante-dix enfants naîtront de ces dix saisons trépidantes. La plupart auront des prestations remarquables dans l’arène, dignes héritiers du papa. A quinze ans, les forces lui ont manqué. Il s’est éteint.
Quelle date a-t-il choisi pour ce départ définitif ? L’Epiphanie évidemment, le 6 janvier. 

Son instinct animal savait ce que signifiait cette date. Il savait qu’il ne pouvait plus être à la hauteur. Il est parti sans mugir, sans se plaindre, fier, les cornes pointées vers les cieux des taureaux braves.

Extrait du livre de Fabrice Torrito "Toro, cinq années de mystère, cinq mille ans de culte"

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