lundi 8 février 2016

Les Journées Torrito Afición de Marc Levieuze


Marc Levieuze est un aficionado Toulousain qui vit à Malaga depuis quelques années et est membre de l'Association. Il nous propose de nous raconter ses impressions des dernières journées Torrito Afición qu'il a vécues avec passion.

Marc Levieuze devant ses
azulejos familliaux à Mirandilla


Sagesse, Force et Beauté

1º partie, les arènes du Soleil d'Or


1959 du haut de mes sept ans, guidé par la main ferme et protectrice de mon père mes petites jambes me portent vers ce qui va devenir dans mon cœur : l’Aficion.

Au milieu d’une foule bigarrée composée en grande partie d’espagnols venus se réfugier ici quelques années plus tôt, par le fait d’une triste page de l’histoire, je gravis les marches trop hautes pour moi, qui me mènent vers le Soleil.
En cette belle fin d’après-midi d’automne l’ocre du sable et la lumière de Las Cinco de La Tarde m’éblouissent.

J’y suis enfin dans le temple de ce qui était en ces années l’une des plazas française les plus réputées où les plus grands maestros nous ont offert leur Art.
Dans ce quartier, dit populaire à l’époque et depuis fort prisé des promoteurs immobiliers, s'élevaient les Arènes du SOLEIL d’OR.

J’ai grandi dans ce quartier et dans la cour de récréation de la communale, nombre de mes amis s’appelaient déjà Paco, Pepe, Juan, José…. qui par le paradoxe de leur naissance toulousaine, à l’inverse de leurs parents, ponctuaient leurs phrases par des « Putain Cons.. » tonitruants prononcés avec un typique assent toulouzing ... con.

Notre « petit TORO » local Claude NOUGARO, ne chantait-t-il pas si bien dans Ô Toulouse : « Ici l’Espagne pousse un peu sa corne »
Journaliste de son état, mon père « couvrait » toutes les courses de la Temporada du Sud Ouest. A ce titre nous avions donc droit, juste  sous la Présidence, à une place contra-barrera avec vue imprenable sur le Coso.

Ce jour de 1959 le virus m’était inoculé. Par la suite jusqu’à cette triste année 1976, je n’en ai pas raté une et cette passion m’ayant permis, au cours de tertulias mémorables, de nouer des liens d’amitié. J’eus l’insigne honneur de pouvoir assister aux dernières courses accoudé à la talenquera…mais assez proche du second refuge je vous l’avoue.

Pour d’obscurs intérêts immobiliers et électoraux dûs à  la naissance déjà des mouvements anti-corrida, la municipalité de l’époque tirait un trait définitif sur la page de l’histoire taurine toulousaine, commencée malgré tout des siècles plus tôt dans les arènes romaines proches de l’actuel l’hôpital Purpan où quelques maestros infortunés reçurent quelques soins.

Mais qu’à cela ne tienne, il en faut plus pour vaincre le Virus et je vous épargnerai la litanie des nombreux gradins inconfortables ou par la suite j’ai posé mes fesses douloureuses, mais le regard toujours émerveillé et les oreilles grandes ouvertes au son des trompettes ou du bruit des sabots sur le sable et des injonctions du Maestro.

Je vous sens un peu las, cher lecteur ! Mais quand est-ce qu’il va nous parler de Mirandilla ? Patience que diable, un toro ne grandit pas en un jour n’est-ce pas Fabrice !!!
Mirandilla se rapproche de nous. ça va venir.

Depuis bientôt quinze ans je suis venu passer de fréquents séjours à Malaga, et ce n’est donc pas sur le coup de tête irréfléchi du retraité qui veut mollement s’avachir sous le soleil de la Costa del Sol, que j’ai décidé d’y poser mes valises.

Andalousie magique. Tu m’as adopté, mais pour cela il faut te séduire et aller vers toi par ces petits chemins caillouteux bien souvent, source de souffrance des pneus et des amortisseurs, le dédale des ruelles des pueblos où souvent les portières frottent tes murs. Si tu décides de venir vivre ici, deux choix s’offrent à toi : les plages bondées de touristes nordiques roses comme des gambas ou bien la découverte du cœur de la province, de ses Sierras, du Campo, des oliviers et de ses villes enchanteresses ayant conservé toute la luxuriance et l’influence architecturale mauresque.
Je vous laisse deviner mon choix.

La vie vous offre des opportunités qu’il ne faut surtout rater. Au hasard d’un mariage sévillan auquel il était invité, l’un de mes meilleurs amis, qui n’y connait absolument rien en toro me dit : « extraordinaire, fantastique (blablabla…) et tu sais, au milieu des festivités plusieurs choix nous étaient offerts, Dont LA VISITE d’une ganaderia » vous vous doutez bien que mon oreille s’est immédiatement dressée et c’est ainsi que mes pas m’ont guidé vers ALBASERRADA et donc Mirandilla.

Bien que d’un naturel assez timide et réservé pour quelqu’un du sud-ouest, comme l’on dit chez nous « çà passe où çà passe pas » Comment voulez-vous que cela ne passe pas à Mirandilla.
Immédiatement, on tombe sous le charme de la sagesse, du calme et de  la passion transpirante de Fabrice. En médecine on vous dit qu’un virus reste toujours tapi quelque part dans vos cellules prêt à se réveiller. Je peux vous le confirmer.

Remontez un peu plus loin dans les pages du Blog de Fabrice cela m’épargnera de vous conter les moments de rêve vécus depuis 2014 au Campo en votre compagnie, ou parfois seul privilégié aux côtés de Fabrice dans sa voiture au contact presque charnel de l’animal roi.
La Force à l’état pur.

27 janvier 2016. Tout y est. Retour à Mirandilla, retrouvailles avec Fabrice, et Hop en voiture. Le mayoral comme au quotidien part respirer Sa dehesa avec toutefois derrière la tête l’idée de repérer une ou un nouveau venu.

Et cela ne manque pas.  Je n’en reviens pas, moi le myope que je suis, de l’acuité visuelle, du flair et de la dextérité de l’homme. Bien, c’est fait, bon dodo, rangeons la sarbacane et retour au cortijo avec le sentiment du devoir accompli.

Nouveau né repéré



Fais dodo ...





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